Un raisonnement apparemment absurde mais qui a fait ses preuves depuis longtemps dans le domaine de la thérapie systémique, consiste à se demander ce qu'il faudrait faire pour que se produise ce que, précisément, on veut éviter.
Paul Watzlawick (1991, p. 229)

Au cours de la onzième rencontre, l'animateur prépare ses clients à la fin du support hebdomadaire offert par le groupe. Une rencontre déterminante pour encourager le lombalgique à poursuivre, seul, sur les chemins de la guérison. L'évaluation du contrat occupe l'essentiel de la rencontre. L'animateur débute la leçon en vérifiant le parcours réalisé au cours des principales activités prévues au programme: routine motrice, exercices cardiorespiratoires, mobilisation et verrouillage du bassin, analgésie par hyperstimulation mécanique, relaxation et réflexe de tranquillité. Ensuite, il amène le lombalgique à énoncer ce qu'il lui faudrait accomplir pour que se réalise ce que, précisément, il veut éviter: retrouver son état initial du début de l'École du dos. L'animateur applique ainsi la tactique thérapeutique épilogue (tableau 1.5). Cette tactique renforce, chez le lombalgique, sa perception du contrôle qu'il a appris à exercer sur ses douleurs (357,393). Puis, le praticien procède à l'évaluation de chacun des contrats écrits et souligne la réussite des participants par la remise d'un diplôme. Il présente l'atteinte des objectifs inscrits au contrat comme un excellent départ sur les chemins de la guérison. Cette rencontre se termine par l'expression des appréhensions que soulève souvent la fin de ce genre de traitement. Certains participants manifestent clairement leur intérêt de poursuivre en groupe. Dans ce cas précis, le praticien les encourage à former, entre eux, un groupe de support. D'autres clients éprouvent une certaine inquiétude à l'idée que les acquis de l'École ne puissent se maintenir une fois celle-ci achevée. Le praticien les aide à moins redouter la perspective d'éventuelles périodes de douleurs. Mais il se garde de les rassurer. Au contraire, il définit les rechutes prévisibles comme un événement attendu, donc "normal".